Interrogé par L’Equipe, Martin Fourcade s’est longuement étendu sur son rapport au dopage. Le biathlète, double champion olympique, estime que le dopage est "criminel", et prône la suspension à vie pour les athlètes contrôlés positif. Ferme et convaincu, il va même encore plus loin.
"J’estime que les gens qui se sont dopés, on ne devrait plus les revoir dans le sport. Mais on est mauvais là-dessus. En France, d’anciens dopés commentent les courses à la télévision. Je n’ai rien contre Laurent Jalabert, mais c’est une honte que le service public l’embauche. Il a triché, il a menti, il incarne tout ce qu’on devrait combattre et, au lieu de ça, il se retrouve à répandre la bonne parole", estime-t-il.
Héros des Jeux de Sotchi, Martin Fourcade n’est pas vraiment pour la deuxième chance. "Mais si on est amnésique, on n’avancera pas !, scande-t-il. On ne peut pas dire: tout cela, c’est derrière. Il faut dénoncer, montrer du doigt, ne pas se taire. C’est dur pour les cyclistes qui ne fonctionnent pas comme cela, il y a forcément des amalgames qui sont faits. Je suis proche de quelques-uns – Offredo, Coppel -, et ils en pâtissent. Mais au-delà de leur cas, si on pardonne à tout le monde, ça donnera quoi ? Le b.a ba, c’est qu’on ne revoie plus ceux qui ont été pris ! Sinon, en résumé, le mec se dope, il se fait plein de thunes, il se fait prendre, il en souffre pendant trois ou six mois, et après il sort un livre, se fait encore de l’argent et devient commentateur télé ! C’est dingue quand même. Ça me choque vraiment parce qu’à côté de ces mecs il y a des gars honnêtes, qui ne trichent pas."